Je lis en ce moment "Et Merde! Comment l'histoire montre que l'erreur est humaine" de Tom Philipps.
Dans un chapitre il est question de l'échec de la tentative d'invasion de la baie des Cochons à Cuba sous Kennedy. Ces mots ne sont pas sans me rappeler les nombreux tabous qu'on n'ose pas aborder en réunion ou bien le "respect" de la hiérarchie qui sous-entend que le "chef" a probablement des raisons et des connaissances qu'il ne souhaite pas partager mais qui explique cette mauvaise décision. Et au lieu d'exprimer ses doutes on se tait alors qu'en fait nos supérieurs se trompent tout simplement (et ils en ont le droit) ou bien doutent eux-mêmes mais personne n'ose exprimer ses propres doutes. Ceci conduit aux pires décisions sans parler de la perte de temps dans ces réunions qui ne sont que langue de bois. Dans l'exemple de l'invasion ratée de la baie des Cochons se sont des pertes humaines et financières immenses. Voici les phrases qui m'ont marquées lorsqu'il est expliqué que l'évolution des hypothèses de départ du plan d'invasion de la baie de Cochons pouvait remettre en question le plan initial: "on poursuivit comme si de rien n'était, sans se poser de questions ni contester les hypothèses", "même s'il trouvait le plan stupide, il n'ouvrit quasiment pas la bouche". On a tous connu ça non? Ce type d'erreur (se taire) ne se produit pas que dans les plus hautes sphères administratives. Il se produit au quotidien, partout. S'exprimer ne vous garantit aucun résultat et c'est souvent la seule chose que vous êtes en mesure de faire. Mais si vous choisissez de vous taire malgré votre intuition, soyez certains que vous assumez pleinement votre responsabilité (parfois minuscule) dans l'événement auquel vous avez pris part et qui se révèle catastrophique. Je pense que le ton ironique de l'auteur dans le livre peut choquer certains et je pense aussi que l'histoire est parfois simplifiée pour la rendre plus ironique. Il est en effet facile de juger après coup les décisions prises dans le brouillard du présent. Néanmoins ce livre me permet de changer de perspectives sur certains événements historiques ou personnels et c'est un exercice que j'apprécie toujours.
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Les coccinelles sont arrivées depuis quelques jours avec le soleil et la chaleur. Nouvelles sensations en perspective pour mon fils né en novembre. J'étais heureuse de pouvoir lui faire découvrir tout cela. Visiblement il a apprécié en tout cas il a joué le jeu aussi longtemps que moi je l'ai joué et, chose étonnante, il n'a pas vraiment essayé de mettre la coccinelle dans sa bouche...
C'était un moment extraordinaire qu'il est difficile de partager ici. Par contre ce que je souhaite partager c'est ce que moi j'ai apprécié ou observé sur moi-même. D'abord tout allait tellement au ralenti que j'ai eu l'impression d'y passer beaucoup de temps et rapidement mes préoccupations matérielles et organisationnelles du quotidien me sont revenues à l'esprit. M'en rendre compte et vivre un moment aussi unique m'a aidée à chasser ses pensées intruses. Mais ça n'est pas toujours aussi évident de tout donner à son enfant, même sa présence émotionnelle et mentale. Une fois totalement dans ce moment avec mon enfant, j'ai aussi réalisé que je me prenais au jeu. J'arrêtais d'essayer de voir la réaction sur le visage de mon enfant (je le laissais dans son "jardin secret" que m'a fait découvrir mon amie Bernadette), au lieu de cela, je jouais réellement avec cette coccinelle, ma main et celle de mon enfant (défenseur des animaux, rassurez-vous la coccinelle était totalement libre de partir) . Le moment est alors devenu beaucoup plus intense et j'étais dans le partage à double sens avec mon enfant, mais aussi avec la nature. Une fois les préoccupations quotidiennes chassées de mon esprit, une fois oubliée la volonté de m'assurer que mon enfant apprend quelque chose de ce moment, j'étais dans l'échange complet où la coccinelle, mon enfant et moi-même jouions le même rôle. Je ne suis redevenue parent que lorsque la coccinelle est rentrée dans le vêtement de mon petit que j'ai dû déshabiller pour la retrouver saine et sauve (ouf). La sécurité des plus faibles que moi: c'est bien mon unique rôle, non? Mon expérience actuelle du bonheur est intense. J'ai besoin de l'extérioriser. Puis-je partager cette expérience? Est-ce que ça se transmet ou bien ça se vit tout court? J'aimerais tellement parler de cette recette avec tous ceux qui se reconnaissent dans mon expérience. Voici ce que j'écrivais à mon amie Bernadette il y a quelques jours:
“En cette fin d’après-midi, c’était partie de cache cache et course dans le jardin avec Cécile pendant que Pedro essayait d’attraper les branches du cerisier ou le carillon. La réalisation du rêve de Sebastian a quelque chose à voir avec l’arrivée de Pedro. J’ai du mal à qualifier ces moments où tout ne fait qu’aller de mieux en mieux. Je crois que nous y sommes pour quelque chose, ça n’est pas que de la chance, et Pedro et Cécile ont leur part de responsabilité à ce bonheur et en même temps je me dis qu’il n’y a pas de recette et que personne n’y est vraiment pour rien… Mais je vois Pedro sourire tout le temps et rigoler et Cécile sauter de joie sans arrêt et Sebastian et moi qui apprenons de plus en plus à quitter le monde des adultes pour les retrouver dans leur monde innocent et spontané et pour moi c’est à la fois la raison et la conséquence de notre bonheur.” Nous avons tellement à apprendre les uns au contact des autres, enfants et adultes, adultes et adultes. Une conversation aujourd'hui avec une amie directrice de maternelle passionnée par les enfants et ce qu'ils ont à nous enseigner s'est conclue par la question suivante: pourquoi sommes nous plus facilement authentiques lorsque nous sommes avec des enfants que lorsque nous sommes dans un groupe d'adultes? Je crois que cela a à voir avec la vulnérabilité que nous osons afficher devant des enfants, eux-mêmes vulnérables ou sans doute aussi avec le fait que nous n'avons pas peur d'être jugés par eux. Dans tous les cas je crois que cela en dit beaucoup sur la pureté du regard et des intentions des enfants versus l'ampleur des suppositions et interprétations qui hantent les adultes. Encore un domaine où nous devrions nous laisser inspirer par les enfants plutôt que de risquer de leur transmettre toutes ces craintes infondées.
Comme l’albatros ou le poète, l’enfant, avec tous ses rêves et toute son énergie, est trop grand pour nous. Alors on s’empresse d’en faire un bon petit homme pour qu’il soit moins impressionnant. Et s’il tarde à le devenir alors on le juge trop vite comme “différent”. (affiche du Printemps des Poètes à Saint Maximin, Oise)
La bibliothèque de Saint Maximin organise chaque année le printemps des poètes. Nicolas et Lara se donnent du mal pour partager malgré des limites importantes liées à la crise sanitaire. Ce poème de Nazim Hikmet Ran me rappelle que bien sûr nous devons remettre à nos enfants une planète saine mais aussi que nous devons les impliquer, leur faire confiance car ils savent sans doute mieux que nous ce qu’il faut faire.
Jusqu’ici nous n’avons pas été très forts, n’est ce pas? Alors écoutons-les et faisons ce qu’ils suggèrent. Soumettons leur notre connaissance, nos idées, et voyons ce qu’ils en pensent avant de faire pour eux mais sans eux. Ce matin à l’initiative de la région Hauts de France encadrée par la mairie nous avons nettoyé la ville avec des volontaires. Le bilan m’a surprise : oui on trouve des choses par terre que l’on préférerait ne pas voir mais honnêtement je m’attendais à pire. J’ai eu le sentiment que nous sommes de plus en plus nombreux à être sensibilisés (et probablement aussi que le personnel de la commune fait un bon travail de nettoyage et nous a offert pour l’occasion des gants et des tee-shirts fluorescents). Il y a pourtant une chose qui me désole: il y a des milliers de mégots de cigarette. C’est tout petit un mégot de cigarette. Ça ne se voit presque pas une fois écrasé par terre ou jeté par la fenêtre de sa voiture. Et c’est vrai qu’en revanche ça sent mauvais dans une poche et ça risque même de faire un petit trou ou pire si jamais la cigarette est mal éteinte. Mais je vous en prie : trouver une autre alternative que de jeter ou écraser vos mégots par terre.
About three years ago in a coaching training at the end of the day another student shared with me this video as I was asking her how to be empathetic but still be and sound natural in doing so. I have just shared this video with a relative who just shared very good feedback on the video too. This leads me to writing this post. This video was a eye opener for me, more even than the book on the same topic from Marshall Rosenberg which I read a year after. And since then I have now also followed the NVC course, also great; but still hearing Marshall himself talking about it was a unique and one of the most eye opening experience in my life.
Two things struck me since I lived and worked with NVC: 1) Many people to whom I start to explain what NVC is stop giving their full attention when they hear the word "VIOLENT". I believe that it comes from the fact that they never hit anyone and would never slap their kids, so they do not consider themself violent. I would like everybody to realize one thing: it is VIOLENT towards your kids and can generate VIOLENCE from them when you do not treat them the same way you would treat any other person. One example: scenario A "- Mum, can I watch TV? - Do your homework and then you can watch TV.", scenario B "- Mum, can I watch TV? - I have no problem with you watching TV because there is no school tomorrow and you did not watch it this week but I really need you to do your homework so that I feel relieved." In scenario B you open a window to your kid: the window to your own feelings and needs. In scenario A you just put a wall that they kid need to manage to jump on his own. Many communications like in scenario A would be VIOLENT. 2) Many people know already about NVC and loved it. And that's good news. But many people apply it to all people who need some attention. So they follow the NVC steps: 1)Observe facts 2)Identify feelings 3)Express needs 4)Formulate request. They know it works and they truly want to help with this. To me it misses one step before, which is often forgotten in the rush to help but clearly mentioned in the NVC training (this is the topic for the first module): apply NVC steps to yourself first. If you really want it to work you need to walk the talk. If you really want to gain the trust of the other you need to have made the work on yourself. As my NVC teacher reminded me, Marshall Rosenberg did not want to have an army of people applying or teaching NVC to others, he wanted everybody to be able to express themselves with NVC. So, unless you have been officially appointed and accepted to help, before you rush and help the other with inviting him or her telling what they observe, what their feeling is, what their need is and what is their request, just share your own observation, feeling, need and request. This is much more courageous and will equally or even more help the other. Je passe devant ce champ très régulièrement. A chaque fois je me demande quelle force a laissé des hommes couper des milliers d'arbres et empêché d'éliminer ce monument religieux. Selon moi c'est l'homme lui-même, mais cette image en dit long à mon avis sur ses craintes et ses croyances.
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